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Les élites françaises : enquête sur un monde clos (article du Monde)

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Message par Bernard Sam 7 Jan - 18:55

Voici un lien qui donne une image peu ouverte des élites françaises. Je n'ai mis que le début de l'article, le reste nécessite d'utiliser le lien.
Bonne lecture

Bernard

http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/01/05/elites-francaises-enquete-sur-un-monde-clos_5058258_3232.html

[size=32]Elites françaises : enquête sur un monde clos[/size]

Au pays de la méritocratie républicaine, l’accès aux plus hautes fonctions dépend toujours de l’origine sociale. Historiens, sociologues et politologues décryptent les mécanismes à l’œuvre.

Entre-soi, cupidité, égoïsme, incompétence… Pas un jour sans que les élites soient accusées de tous les maux. Depuis le krach financier de 2008, la critique flambe et prend de l’ampleur dans la plupart des pays démocratiques. L’histoire n’est pas nouvelle : les grands ébranlements ont en commun de fragiliser l’ordre social, ou du moins de le secouer.

Dans leur sillage, les responsables politiques et économiques sont mis en cause pour n’avoir pas su garantir la stabilité, la prospérité ou la paix. Voyez, dit-on, ils étaient aux commandes et ils ont failli. C’est déjà ce qui s’était produit au lendemain de la première guerre mondiale : la France et surtout l’Allemagne avaient alors enregistré une flambée d’antiélitisme. Dans tous les cas, ces poussées d’hostilité font le lit du populisme.

Un groupe fermé

La France d’aujourd’hui n’échappe pas à ce procès en illégitimité, dont on entend des échos un peu partout. Mais l’affaire prend un caractère particulier dans un pays en équilibre sur une ambiguïté : on y cultive la « passion de l’égalité », pour reprendre l’expression de Tocqueville, alors que l’élitisme constitue l’un des fondements de la République.

Le problème ne serait pas que ces élites existent – c’est le lot de presque toutes les sociétés –, mais qu’elles se comportent en oligarchie, un groupe fermé accaparant le pouvoir. « Je crois à l’élite, à condition qu’elle soit ouverte et renouvelée », a déclaré, dans Le Monde daté du 18 janvier 2016, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Alors justement, qui sont-elles, ces élites françaises, comment se forment-elles, se transforment-elles et participent-elles à la démocratie ?

Le mot « élite » lui-même, glissant comme une savonnette, a une longue histoire et un périmètre variable. Admettons qu’il désigne un nombre limité d’individus dont les décisions, dans les domaines économique et politique, retentissent sur la vie du plus grand nombre. « Le système mis en place sous la IIIe République était clairement élitiste, explique François-Xavier Dudouet, sociologue au CNRS, spécialiste des questions politiques et morales. Il visait à produire une noblesse républicaine. L’école laïque, publique et obligatoire devait, in fine, sélectionner les meilleurs, ceux qui étaient aptes à gouverner. » Cet idéal sera largement diffusé, y compris au-delà des frontières, par la pensée d’Auguste Comte.

Lire aussi :   Elites : les pérégrinations d’un concept

Jusqu’à l’aube des années 1930, le terme jouit encore d’une connotation positive. Mais la première guerre mondiale est passée par là, les classes dirigeantes portent la responsabilité d’une épouvantable boucherie. Peu à peu, une contestation prend forme, qui sera relayée par la pensée marxiste. Mais une partie de ceux qui portent cette critique sont eux-mêmes le produit des grandes écoles, par exemple Jean-Paul Sartre ou Louis Althusser et ses disciples dans les années 1960.

Le système dysfonctionne dès le primaire, montrent les enquêtes PISA menées par l’OCDE : en France, non seulement l’école ne compense pas les inégalités sociales, mais elle a tendance à les aggraver

C’est qu’en France l’élitisme a la vie dure. Les Français peuvent détester les élites en place, mais renoncer à en avoir ou, encore mieux, à en faire partie, jamais. Et cela tombe bien, car tout concourt à en fabriquer une, quels que soient les pouvoirs en place. Sauf que le système dysfonctionne dès le primaire, comme le montrent les enquêtes PISA menées par l’OCDE : en France, non seulement l’école ne compense pas les inégalités sociales, mais elle a tendance à les aggraver.

Pourtant, comme le constate l’économiste Eric Maurin, les études de l’OCDE comparant les revenus des enfants à ceux de leurs parents montrent que la mobilité sociale est plutôt meilleure en France qu’aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie. Pour la population prise dans son ensemble, l’ascenseur social marche un peu moins mal que dans les pays en question.

Mais, au sommet, c’est une autre paire de manches. Car tout en haut, un système typiquement hexagonal, celui des grandes écoles, produit un petit nombre d’éléments sur-sélectionnés qui occuperont les postes les plus en vue au sein de l’administration, de la politique, de l’économie. A l’origine, ces établissements, qui n’existent pas chez nos principaux voisins, devaient permettre de moderniser la société. L’Etat avait besoin d’experts. Mais, au fil du temps, ils sont devenus un vivier alimentant aussi bien le privé que le public.

Dans une étude de 2010, François-Xavier Dudouet et l’historien Hervé Joly montrent que les diplômés des grandes écoles occupent massivement les directions des entreprises du CAC 40. Parmi ceux-ci, les anciens de Polytechnique, de HEC et de l’ENA ont conquis 45 % des places, souvent les plus prestigieuses. Et, même à ce niveau, le processus d’écrémage joue encore : ceux qui sont sortis dans les « grands corps » (pour l’ENA, l’inspection des finances par exemple) décrochent le pompon.

Capital culturel ...... voir le lien



Bernard

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