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« Le Monde » publie l’appel d’économistes, de responsables politiques, d’artistes, de philosophes, de syndicalistes pour demander un pacte finance-climat.

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Message par Bernard Mar 12 Déc - 20:12

http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/06/nous-citoyens-d-europe-n-acceptons-pas-que-l-humanite-se-dirige-sans-reagir-vers-le-chaos-climatique_5225228_3232.html

 

[size=32]« Nous n’acceptons pas que l’humanité se dirige, sans réagir, vers le chaos climatique »[/size]

« Le Monde » publie l’appel d’économistes, de responsables politiques, d’artistes, de philosophes, de syndicalistes pour demander un pacte finance-climat.

Alors que la France s’apprête à accueillir, le 12 décembre, le sommet climat imaginé pour les deux ans de l’accord de Paris, un rassemblement d’économistes, de responsables politiques, d’artistes, de philosophes, de syndicalistes, signent un appel pour dénoncer le chaos climatique et financier vers lequel l’humanité se dirige. Jeffrey Sachs, Tim Jackson, des membres de la commission Stern-Stiglitz, Alain Grandjean, Pascal Lamy, l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi, l’ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault ou la maire de Paris, Anne Hidalgo, figurent dans ce large panel. Les deux auteurs Jean Jouzel, climatologue et Pierre Larrouturou, économiste, demandent aux responsables européens de réorienter la création monétaire afin d’affecter 1 000 milliards d’euros au financement de la transition énergétique.

Lire aussi :   Mille milliards d’euros pour le climat

Tribune. Nous ne pouvons pas rester sans rien dire. Nous ne pouvons pas rester sans agir. Aujourd’hui, l’esprit se révolte contre le sort qui est promis à l’homme. Nous, citoyens d’Europe et citoyens du monde associés dans une même communauté de destins, n’acceptons pas que l’humanité se dirige, sans réagir, vers le chaos climatique.

Le 31 octobre 2017, l’ONU nous alertait solennellement sur l’écart « catastrophique » qui existe entre les engagements des Etats et les réductions des émissions de gaz à effet de serre qu’il faudrait opérer pour maintenir le réchauffement au-dessous de 2 °C.

« Les engagements actuels des Etats couvrent à peine un tiers des réductions nécessaires, soulignait Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement. Gouvernements, secteur privé, société civile doivent combler cet écart catastrophique. Un an après l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, nous sommes loin de faire ce qu’il faudrait pour préserver des centaines de millions de personnes d’une vie de misère. » Comment combler cet écart ? Comment rattraper le temps perdu ? Que peut faire l’Europe ?

La paix mondiale est en jeu

Puisque c’est « au nom de l’emploi américain » que les Etats-Unis ont décidé de se retirer de l’accord de Paris, il est fondamental que l’Europe fasse la preuve « grandeur nature » qu’il est possible de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre tout en créant massivement des emplois. Il est fondamental aussi que l’Europe prenne pleinement sa part pour cofinancer la lutte contre le réchauffement climatique dans les pays du Sud.

Diviser par quatre nos émissions, d’ici à 2050 au plus tard ? Le chantier est colossal mais investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables pourrait conduire à « 900 000 créations d’emplois en France », selon les dernières prévisions de l’Ademe [Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie], et à plus de 6 millions d’emplois pour toute l’Europe… Voilà un bon moyen de faire reculer nettement le chômage et la précarité. Un bon moyen, donc, de réconcilier l’Europe avec les citoyens.

Nul ne peut douter de la rentabilité à moyen terme du chantier, car la multiplication des événements climatiques extrêmes provoque déjà chaque année des milliers de morts, des millions de réfugiés et des dépenses de plus en plus lourdes. Le réchauffement climatique provoquera non seulement des catastrophes naturelles (sécheresses, canicules, inondations, etc.) mais aussi des famines et des déplacements de population meurtriers.

Que se passera-t-il dans vingt, trente ou quarante ans si des centaines de millions d’hommes et de femmes doivent quitter leur terre natale, devenue invivable ? A moyen terme, nous le savons tous, c’est la paix mondiale qui est en jeu, si nous ne sommes pas capables de réduire, drastiquement et très rapidement, nos émissions de gaz à effet de serre.

Chantier colossal

Comment financer ce chantier colossal ? Certes, ces investissements seront tous rentables à terme, mais comment « amorcer la pompe » ? En même temps qu’une taxe sur les transactions financières et une taxe sur le CO2, deux leviers doivent être utilisés au plus vite :

- La création monétaire doit être mise au service de la lutte contre le dérèglement climatique. Depuis avril 2015, la BCE [Banque centrale européenne] a créé près de 2 500 milliards d’euros et les a mis à disposition des banques commerciales. Dans le même temps, les prêts de ces banques au secteur privé (entreprises et ménages) augmentaient de moins de 300 milliards.

L’essentiel des liquidités alimente la spéculation : tous les mois, les marchés financiers battent de nouveaux records et le FMI [Fonds monétaire international] ne cesse de nous mettre en garde contre le risque d’une nouvelle crise financière… Puisque la BCE a décidé récemment de prolonger sa politique d’assouplissement quantitatif (quantitative easing), il nous semble urgent de « flécher » la création monétaire pour qu’elle aille vers l’économie réelle et finance, dans tous les Etats membres, les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.

- Lutter contre le dumping fiscal européen, en créant une contribution climat de 5 %. En quarante ans, le taux moyen d’impôt sur les bénéfices a été divisé par 2 en Europe : il est aujourd’hui proche de 20 % alors que, aux Etats-Unis, le taux de l’impôt fédéral sur les bénéfices est stable, depuis plus de quatre-vingts ans, à 35 %.

Même avec un taux limité à 5 %, un impôt européen sur les bénéfices permettrait de dégager chaque année plus de 100 milliards d’euros, une somme qui permettrait d’abonder le budget européen pour cofinancer le chantier « Facteur 4 » sur le territoire européen, investir massivement dans la recherche (sur le stockage de l’énergie, les transports ou une nouvelle génération d’ordinateurs, plus sobres en électricité...) et augmenter très nettement l’aide aux pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen.

Négocier au plus vite un pacte finance-climat

« L’économie mondiale est comme le Titanic. Elle accélère avant le choc, nous prévient le FMI. La prochaine crise risque d’être plus grave et plus générale que celle de 2008. » « Il ne nous reste que quelques années pour agir », affirment de leur côté les spécialistes du climat.

Pour éviter la double peine (une nouvelle crise financière et le chaos climatique), il est urgent de dégonfler la spéculation et de donner de nouveaux moyens à la lutte contre le réchauffement climatique.

Voilà pourquoi, puisque Angela Merkel, Emmanuel Macron et un grand nombre de dirigeants européens souhaitent relancer l’Europe en la dotant de nouveaux traités, nous, signataires de cet appel, demandons solennellement aux chefs d’Etat et de gouvernement européens de négocier au plus vite un pacte finance-climat, qui assurerait pendant trente ans des financements à la hauteur des enjeux pour financer la transition énergétique sur le territoire européen et muscler très fortement notre partenariat avec les pays du Sud.

Nous souhaitons que la création monétaire de la BCE soit mise au service de la lutte contre le dérèglement climatique et contre le chômage, et nous voulons qu’un impôt européen sur les bénéfices (de l’ordre de 5 %) permette de dégager un vrai budget pour investir dans la recherche et lutter contre le réchauffement climatique, en Europe, en Afrique comme dans tout le pourtour méditerranéen.

Outre Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, retrouvez tous les autres signataires sur www.climat-2020.eu



Bernard

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